Voler au Togo

Si vous ne connaissez pas encore l’Afrique authentique et si avez besoin de dépaysement, alors prenez votre visa Togolais !
(Récit Agnès KELLER – B.E Parapente c/o Jennif’AIR Embrun)

Le Togo (56,795 km² – 5,429,299 hab.) est le plus petit pays de l’Afrique de l’Ouest. Il rassemble du nord au sud des paysages de toute l’Afrique authentique et accueille une quarantaine d’ethnies différentes. La faible fréquentation touristique jusqu’à ce jour permet aux traditions d’être préservées et à la diversité culturelle de perdurer. C’est une population souriante et généreuse qui accueille les rares touristes en toute simplicité. La meilleure période pour visiter le Togo se situe d’octobre en avril, pendant la saison sèche.

Ce sont des moments de pur bonheur que j’y ai vécu durant différents séjours ces 3 dernières années, et je vous invite ci-après à les partager, en imaginant les « Bonne arrivée » ou « Soyez les bienvenus » qui caractérisent le formidable accueil du peuple togolais.
C’est en 2005, lors d’un séjour touristique à Lomé qui m’avait été offert par des amis, et plus précisément lors  d’une ballade en « taxi-brousse » puis en « taxi-moto » qui m’avait permis de sortir d’une capitale extrêmement chaude et bruyante, que j’ai découvert par le plus grand des hasards, un étonnant décollage parapente à 986 m d’altitude, surplombant la plaine immense au Nord de Lomé.
Je l’appris par la suite, ce site du Mont Agou avait été ouvert 2 années auparavant par Gérard Bosson (qui ne connaît pas ce précurseur de notre activité parapente à Mieussy en 1978 avec son ami Jean Claude Betemps ?). Je le rencontrai lui et ses amis du club local (section parapente de l’aéroclub de Lomé) lors d’un deuxième voyage l’année suivante.
Depuis, après y être retournée régulièrement pour encadrer des stagiaires dans le cadre du club local, je partage mes saisons entre la France (Ecole Jennif’AIR à Embrun) et le Togo, où j’y organise dorénavant des stages de découverte et vols parapente avec des volants, des non volants (vols bi-places), ou tout simplement des accompagnants amateurs de voyage.
Depuis la découverte de cette atmosphère si différente et de ces formidables conditions de vol (tellement différentes des conditions souvent très fortes de notre vallée de l’Embrunais !), j’ai un grand plaisir à partager mes connaissances de ce pays et mes moments de bonheur avec quiconque, volant ou non, qui recherche chaleur et déconnection totale !

Quoi découvrir chaque automne et chaque printemps au Togo?
– un dépaysement total,
– l’accueil et la gentillesse d’une population souriante et généreuse qui vous accueille simplement et chaleureusement,
– le plaisir de voler sur de nouveaux sites à la fois beaux et surprenants de facilité à exploiter les thermiques larges et doux de l’Afrique !
Cette merveilleuse région des plateaux est une zone montagneuse située dans le Sud-Ouest du territoire du Togo à 130 km au Nord-Ouest de Lomé. Les paysages des environs de Kpalimé sont considérés comme les plus beaux du pays avec de belles forêts tropicales, des cascades et des plantations de tecks, de café et de cacao. En montant au sommet du mont Agou (986 m), on trouve une vue panoramique sur toute la région.
La région des plateaux est verdoyante, il y fait beaucoup moins chaud que dans la capitale et les moustiques y sont presque  inexistants. Cette région est caractérisée par son climat doux, parfois frais (juillet/août) et sa végétation luxuriante. La température y oscille entre entre 22° et 38° C selon les saisons.

C’est sur le plateau de Danyi, à la frontière du Ghana, que quelques parapentistes français travaillant à Lomé passent la plupart de leurs week-end, fuyant l’ambiance étouffante et stressante de la capitale, pour y voler sur le site d’Adetta géré par le club local.
Dans le village de N’Digbé, pas de chichi. On ne cherche pas l’eau chaude au robinet, il n’y a pas d’eau courante. On ne cherche pas les glaçons pour l’apéro, il n’y a pas d’électricité. On laisse les rasoirs ou séchoirs électriques au placard, et on ne charge pas les valises de vêtements « du soir ! »
Par contre si on est un peu sentimental, l’émotion nous gagne, quand le premier soir de notre arrivée au village, les habitants de N’Digbé nous souhaitent la bienvenue avec des chants rythmés par le tam-tam. Chacun rentre aussi très rapidement dans l’ambiance quand, instinctivement, Agnès se met à chanter les paroles : « Africa, j’ai envie de danser, comme toi……. »
Dans le village de N’Digbé, les habitants sont presque tous paysans ou artisans. Ils vivent aussi simplement qu’ils sont chaleureux. Pour peu que vous preniez le temps de leur dire bonjour et de plaisanter avec eux, vous êtes admis dans « la famille ».

Côté restauration, vous vous rendrez volontiers chez SAKRO, point de ralliement des parapentistes. Sakro a l’art de vous faire découvrir la cuisine locale : le « fufu » -lire foufou – (pâte d’igname pilé dans un mortier) ou « la pâte » (bouillie de maïs ou de manioc pilé), l’un ou l’autre accompagné de sauces à base de poisson, viande de bœuf ou poulet, mais encore les bananes plantain frites dans l’huile, accompagnant les merveilleuses salades d’avocat ! Vous y dégusterez également le « togo gin », alcool de palme, appelé également le « sodabi ».
Côté hébergement, les « yovos » (traduction : « les blancs » dans le dialecte Ewé), sont logés dans un gîte, à 3 km du village. Les chambres sont simples, la douche se prend « au seau », le nez sous les étoiles et les toilettes se trouvent dans « la cabane au fond du jardin ». Les nuits sont bercées par les stridulations de nombreux insectes et par le vent dans les feuilles des bananiers.
Couchés entre 20 heures et 22 heures (la nuit tombe toute l’année à 18 heures), les départs sur les sites se font au plus tard à 7 h 30. (Chaque matin, la vie commence pour les Togolais dès 5 heures). On se fait très bien à ces horaires, l’absence d’électricité engageant à gérer le temps d’une autre façon. (Pour charger radios, téléphones portables ou appareils photos, pas de problème, le transfo branché dans la navette offre une multi-prises partagée entre tous !).
Les enfants sont omniprésents, portés dans le dos de leur mère ou de leur petite soeur, ou en « volée d’étourneaux » quand vous vous posez à l’atterrissage. Quand certains viennent vous toucher pour comprendre de quoi sont faits les « yovos », c’est beaucoup d’émotion et du travail « en chœur » pour plier votre voile.
Sur le plateau de Danyi, l’activité parapente est à la fois animation et facteur de développement. Habitants et notables vous manifestent leur admiration et se confondent en remerciements pour leur avoir apporter amitié et travail.
Le matin, départ pour le décollage d’Adetta (à 10 mn du gîte). En général, 2 vols calmes sont possibles avant que les conditions deviennent plus fortes pour des vols de durée, néanmoins écourtés parfois par un développement orageux très rapide. Des menaces d’orages peuvent être fréquentes l’après midi, même en saison sèche, mais les vols sont dans ce cas volontiers remplacés par bien d’autres activités : randonnées, VTT, visite des artisans, découverte des petites exploitations agricoles où les paysans vous offriront le « tchouck » (mil distillé), visite des écoles sous des simples abris de pailles, découverte des cascades au milieu de la brousse, etc…
Le deuxième site fréquenté régulièrement : Le Mont Agou. Point culminant du Togo avec ses 986 mètres, à une heure de route du village de N’Digbé.
Lors du survol de ce site, le contraste de la terre rouge des petits villages nichés sur ses flancs avec le vert de la forêt est un plaisir des yeux, et l’étendue de la plaine au sud en direction de la capitale, invitent au vol de plaine les jours offrant ces formidables rues de nuages.
Après une journée de vol au Mont Agou, le marché de Kpalimé est incontournable. On y vend tous les produits locaux : poissons séchés, igname, manioc, légumes, avocats, ananas, mangues, épices, viandes… dans un dédale de petites échopes.
Durant le séjour, un petit tour au Ghana (la frontière à 30 mn du village de N’Digbé) nous permet de découvrir un relief tout à fait différent, ressemblant aux mamelons verts et perméables de notre massif central français, puis de goûter à une baignade rafraîchissante au pied d’une cascade d’une centaine de mètres de hauteur…………..
Enfin, sans pouvoir réellement participé à une cérémonie, on apprendra que le vaudou qui évoque souvent pour nous européens magie noire et sorcellerie, est en fait pour ses adeptes une religion complexe qui adore un Dieu unique à travers des symboles de la nature.
C’est avant de reprendre l’avion à l’aéroport de Lomé que l’on découvrira le «  marché aux fétiches » ou les étals sont pleins à craquer d’articles insolites, parmi lesquels vous trouverez peut-être quelque plume, serpent éventré, ou l’un des ossements d’animaux divers, qui vous qui vous promettra les meilleures qualités du parapentiste, et les plus beaux vols dans ce pays du Togo.

Plus d’infos : www.jennifair.fr – KELLER Agnès – 06.07.80.19.69