Coup de fil à  Hervé Gabet

(Gérant de l’école, boutique et atelier de réparation Plaine Altitude à Saint Omer, 14)

Quoi de neuf en Normandie ?

Je vis à côté de Caen et toute la journée à n’importe quelle heure, on se croirait un dimanche matin ! Pour moi, le rythme ne change pas vraiment, je vais bosser à mon atelier de St-Omer tous les jours, sauf qu’il n’y a personne sur la route, que ça ne vole pas et qu’avec ma femme nous devons gérer notre gamin car il n’a pas école. Je suis seul car mes deux salariés sont en chômage partiel. Alors j’en profite pour bricoler dans le bâtiment. Je répare ou révise aussi quelques voiles. Et je finalise la production de mon treuil dévidoir. Au début du confinement, c’était étonnant, tout le monde avait tout arrêté : plier leur secours, réviser les voiles, ils n’y pensaient pas. Mais là, c’est un peu revenu et je passe du temps au téléphone. Comme les gens ne sortent pas, ils économisent, ils rêvent, donc ils appellent, demandent des conseils, et au final certains se font plaisir. J’ai vendu quelques voiles, quelques sellettes. Côté école, j’ai plutôt de la chance : 95 % de ceux qui avaient réservé un stage préfèrent attendre et reporter plutôt qu’annuler. Par contre, depuis le 15 mars plus personne ne s’inscrit à rien ! Cela va être une drôle de saison et je me demande comment nous allons pouvoir exercer notre métier cet été. La saison biplace s’annonce compliquée. J’espère qu’on pourra compenser avec nos stages SIV au lac de Lery-Poses près de Rouen. Et puis l’initiation, le perfectionnement… Financièrement je pense qu’on s’en sortira : un prêt de trésorerie vient de nous être accordé, et nous n’avons pas trop de charges.

Tu fais un peu de sport ?

Bien sûr ! Je cours un peu, je fais du fitness à la maison. Mais je me rends compte que je passe beaucoup de temps à gamberger. Ce matin par exemple, je gambergeais sur les liaisons sellette-parachute de secours : tête d’alouette ou maillons ? Si l’on finit dans un arbre et que la liaison est en tête d’alouette… et bien faut couper le secours ! Pas terrible. En réfléchissant, j’ai aussi trouvé un système pour accrocher mon pod à l’apex du secours et comme ça je ne le perds plus et la poignée non plus !